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vendredi 19 novembre 2010
226. "La chanson de Craonne."
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dimanche 14 novembre 2010
Loca Virosque Cano (6) : Ellis Island, Bruce Springsteen , "American Land", (2006) .
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Springsteen, ses deux tantes (aux extrémités) et sa mère à sa droite lors de la remise de l'award, à Ellis Island le 22/10/2010. |
Cette chanson est issue d'un album de reprises intitulé "We Shall Overcome- The Pete Seeger Sessions". On le devine aisément, le disque est une compilation de reprises de chansons folks interprétées ou écrites par Pete Seeger. Pour cet album, le Boss s'est séparé de son E-Street band et a fait appel à des musiciens de New York et du New Jersey pour l'enregistrement des morceaux. Au fil du temps, le groupe devint le "Sessions Band". Dans l'édition dite "American Land Bonus Tracks" apparaît en 18ème morceau cette chanson, qui fait exception puisqu'elle est signée Bruce Springsteen.
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Castel garden Centre d'immigration de l'état de New York de 1855 à 1890. |
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Le site d'Ellis Island en 1892. |
En 1897, une partie des bâtiments est ravagée par un feu venu des cuisines. En 1898, une nouvelle structure sort de terre. Elle comporte le célèbre grand hall (qui arrive en 1900 à faire passer 6500 immigrants à la journée), des dortoirs, et un hôpital réalisé en récupérant les matériaux d'excavation de Grand Central (la gare de New York). En 1905 une troisième île sera ajoutée suivant les mêmes méthodes. La nouvelle station d'accueil des immigrants avec ses dortoirs, ses salles de bagages, son hôpital, ses cuisines, sa station électrique, sa salle de bains, fait travailler un personnel nombreux celui de l'immigration, mais aussi des interprètes, employés, gardes, personnels de maintenance, docteurs, infirmières et même un coiffeur !
Avec la Grande Famine irlandaise du milieu du XIXème siècle , 1.2 millions d'irlandais partent vers le nouveau Monde s'ajoutant au 850 000 partis depuis les années 1820. (Se reporter sur l'histgeobox aux articles de Blot sur l'émigration irlandaise et leur devenir professionnel aux Etats-Unis). Ces Irlandais se distinguent par leur religion notamment, de la vague des immigrants "invisibles" (3) constituée des anglais, écossais et gallois qui ne sont pas moins de 2.7 millions à quitter le Royaume Uni entre 1820 et 1890.
Outre les causes économiques, on trouve aux origines des départs vers l'Outre Atlantique les troubles politiques qui affectent le vieux continent, tout autant que les persécutions religieuses qui affectent certaines communautés en particulier les populations juives de Russie.
Entre 1892 et 1924 12 millions de personnes entrent aux Etats-Unis par Ellis Island et le port de New York.
Parmi les autres communautés européennes qui passent la porte d'or d'Ellis Island, on citera les populations germanophones et scandinaves. Beaucoup d'entre leurs membres ne s'arrêtent pourtant pas à New York et poussent jusqu'au Middle West.
New York, à l'entrée de Mulberry Street, Little Italy. (photo vservat) |
Les Italiens qui leur emboitent le pas (dont Mme Zerilli, grand mère de Bruce Springsteen) ne peuvent donc plus accéder aux terres déjà distribuées. Ils s'installent donc dans les villes, participant à leur développement en se faisant employer dans l'industrie du bâtiment ou des moyens de transport. Les femmes se font embaucher comme employées, en particulier dans l'industrie textile en plein décollage. Aujourd'hui, il reste encore à NewYork, sur une portion de Mulberry Street, une partie visible du quartier de Little Italy, peuplé de ces migrants du sud de l'Italie immortalisés par les cinéastes.
Dernières communautés à affluer vers le nouveau monde, celles en provenance d'Europe de l'est. On pense immédiatement aux populations juives persécutées par les pogroms en Russie. Il faut y ajouter les polonais qui se transforment, à la faveur de leur passage de l'autre côté de l'Atlantique de main d'oeuvre agricole en composante déterminante du prolétariat industriel urbain.
Mur des passeports, musée d'Ellis Island.(vservat) |
Ellis Island : un parcours réglementé vers le rêve américain.
Musée d'Ellis Island, résumé du parcours de l'arrivant. (photo vservat) |
Les migrants sont dirigés vers les services de la santé publique qui seront les premiers à les examiner. Les médecins prirent assez vite le coup de main pour identifier les migrants malades et affaiblis tant et si bien qu'ils s'alignèrent sur le "6 seconds physical" (un examen express de 6 secondes, dans lequel l'examen des yeux est un moment crucial pour détecter le trachome, maladie occulaire contagieuse). Peu d'arrivants sont recalés à l'examen médical (on estime leur proportion à 2%). Pour ceux que cela concerne toutefois, le marquage est de rigueur ; une coche à la craie est appliquée sur leur vêtement à hauteur de la poitrine et ils sont ensuite redirigés vers les services médicaux pour examen complémentaire. Une écrasante majorité arrive néanmoins dans le grand hall du bâtiment principal d'Ellis Island. Là, les arrivants rencontrent, au terme de leur attente, un employé de l'USIS (United States Immigration Service) qui les questionne et parfois américanise leur patronyme.(4) .Cette ultime étape est celle qui permet d'obtenir le sésame vers la terre ferme et New york.
Le grand hall d'Ellis Island. (photo de photo du musée, vservat) |
A certaines périodes, bien sûr, les lois sur l'immigration modifièrent quelque peu ce parcours. A partir de 1917 un "Litteracy Test" est mis en place, et à partir de 1921, des quotas limitant l'entrée aux Etats-Unis par New York sont établis (3% puis 2% des communautés déjà présentes sont autorisées à passer, les quotas s'appuyant respectivement sur les recensement de 1910, et de 1890). Ce durcissement législatif aboutit à un forte chute du nombre d'entrées sur le sol des Etats-Unis.
Ellis Island : un long silence puis la résurrection de la tour de Babel du nouveau monde.
La seconde guerre mondiale transforme le centre d'Ellis Island en lieu de détention pour les ennemis des Etats-Unis (en 1946, environ 7 000 allemands, italiens et japonais étaient détenus à Ellis Island) et aussi en centre d'entrainement pour les gardes côtes. Le site est définitivement fermé en 1954 et entre en sommeil. Il se dégrade rapidement comme on peut le voir sur les photos ci dessous.
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Le débarcadère en ruine, 1974. (P. Buelher). |
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Le réfectoire, 1974. (P. Buelher) |
Dessin d'un bateau gravé sur un des murs du site d'Ellis Island par un migrant anonyme mis à jour à la faveur de la rénovation du site. (photo vservat) |
(1) Voir l'article de Aug sur l'histgeobox
(2) "J'ai accosté à Ellis Island dans une ville de lumière et de flèches"
(3) L'expression est de N. Green, elle l'emploie pour les migrants anglophones qui se sont fondus rapidement dans le creuset, sans différence de langue.
(4) On en trouve un exemple romancé dans "Moon palace" de P. Auster, écrivain New Yorkais : "Plus tard, oncle Victor m'a raconté qu'à l'origine le nom de son père était Fogelman, et que quelqu'un, à Ellis Island, dans les bureaux de l'immigration, l'avait réduit à Fog, avec un g, ce qui avait tenu lieu de nom américain à la famille jusqu'à l'ajout du second g, en 1907. Fogel veut dire oiseau, m'expliquait mon oncle, et j'aimais l'idée qu'une telle créature fît partie de mes fondements. Je m'imaginais un valeureux ancêtre qui, un jour, avait réellement été capable de voler. Un oiseau volant dans le brouillard, me figurais-je, un oiseau géant qui traversait l'Océan sans se reposer avant d'avoir atteint l'Amérique".
Bibliographie / sitographie :
A. Kaspi, "Les américains" Tome 1, points seuil, 1986.
N. Green, "Et ils peulèrent l'Amérique", découverte gallimard, 1994
J. Rainhorn, "L'appel de l'Amérique", l'Histoire, 04/2007.
P. Rygiel, "Quand l'Europe était une terre d'émigration", les collections de l'Histoire, 01/2010
et maintenant place à la musique :
![]() What is this land America so many travel there Quelle est cette terre d'Amérique vers laquelle tant voyagent I'm going now while I'm still young my darling meet me there Je m'y rends désormais tant que je suis jeune, ma chérie, retrouve moi là bas Wish me luck my lovely I'll send for you when I can Souhaite moi bonne chance mon aimée, je t'écrirais dès que possible And we'll make our home in the American land et nous fonderons notre foyer en terre Américaine. Over there all the woman wear silk and satin to their knees Là bas toutes les femmes portent soie et satin jusqu'aux genoux And children dear, the sweets, I hear, are growing on the trees Et leurs chers enfants, si doux, ai-je entendu, poussent sur les arbres Gold comes rushing out the rivers straight into your hands L'or surgit des rivières directement dans tes mains When you make your home in the American Land Quand tu vis en terre Américaine. There's diamonds in the sidewalk the's gutters lined in song Il ya des diamants sur les trottoirs, des caniveaux doublés de chansons Dear I hear that beer flows through the faucets all night long Chérie j'ai entendu la bière couler des tireuses toute la nuit There's treasure for the taking, for any hard working man Il y a des trésors à prendre, pour tout homme capable de travailler dur Who will make his home in the American Land Qui s'établira en terre Américaine. I docked at Ellis Island in a city of light and spires J'ai accosté à Ellis Island dans une ville de lumière et de flèches She met me in the valley of red-hot steel and fire Elle m'a rencontré dans la vallée de l'acier en fusion et du feu We made the steel that built the cities with our sweat and two hands Nous avons fait l'acier qui a servi à construire ces villes avec notre sueur et deux mains And we made our home in the American Land Et nous avons établi notre foyer en terre Américaine. There's diamonds in the sidewalk the's gutters lined in song Il ya des diamants sur les trottoirs, des caniveaux doublés de chansons Dear I hear that beer flows through the faucets all night long Chérie j'ai entendu la bière couler des tireuses toute la nuit There's treasure for the taking, for any hard working man Il y a des trésors à prendre, pour tout homme capable de travailler dur Who will make his home in the American Land Qui s'établira en terre Américaine. The McNicholas, the Posalski's, the Smiths, Zerillis, too Les McNicholas, les Posalski, Les Smith, les Zerilli aussi The Blacks, the Irish, Italians, the Germans and the Jews Les Noirs, les Irlandais, Les Allemands, et les Juifs Come across the water a thousand miles from home Traversèrent la mer, des centaines de miles de chez eux With nothin in their bellies but the fire down below Avec leurs ventres vides mai le feu à leurs trousses They died building the railroads worked to bones and skin Ils mourrurent en construisant les de chemin de fer se tuant au travail They died in the fields and factories names scattered in the wind Ils mourrurent dans les champs et les usines They died to get here a hundred years ago they're still dyin now Ils mourrurent pour arriver jusqu'ici il y a cent ans de cela et ils y meurent encore The hands that built the country were always trying to keep down Les mains qui édifièrent ce pays ont toujours éssayé de ne as se montrer There's diamonds in the sidewalk the gutters lined in song Il ya des diamants sur les trottoirs, des caniveaux doublés de chansons Dear I hear that beer flows through the faucets all night long Chérie j'ai entendu la bière couler des tireuses toute la nuit There's treasure for the taking, for any hard working man Il y a des trésors à prendre, pour tout homme capable de travailler dur Who will make his home in the American Land Qui s'établira en terre Américaine. Who will make his home in the American Land Qui s'établira en terre Américaine. Who will make his home in the American Land Qui s'établira en terre Américaine. American Land |
samedi 6 novembre 2010
225. Aristide Bruant: "chez les apaches."
* Nous nous interrogerons d'abord sur l'origine, lointaine et immédiate, du terme apache, ainsi que sa diffusion pendant le premier quart du XXème siècle. (Aristide Bruant: "Chant d'apaches")* puis nous tenterons de dresser un portrait de ces bandes de jeunes voyous décrits à longueur d'article par la presse populaire (leurs codes, territoires).
* Nous nous intéresserons en particulier aux méthodes des apaches. Les journaux leurs attribuent une grande diversité de crimes, mais se focalisent sur l'attaque nocturne, nouvelle angoisse qui naît avec l'apparition de la ville moderne. (Aristide Bruant: "L'attaque nocturne")
* Les violences et dépravations attribuées aux apaches alimentent une angoisse sécuritaire. D'aucuns dénoncent la "crise de la répression", c'est-à-dire la supposée mansuétude des tribunaux. (Aristide Bruant: "A la Roquette")
****************
Nous l'avons dit dans le précédent article, les apaches parisiens s'imposent comme des héros de faits divers dans une grande presse en plein essor. Les principaux quotidiens de l'époque (Le Petit Journal, Le Petit Parisien, Le Journal et Le Matin tirent tous aux alentours du million d'exemplaires) font leurs choux gras de ces bandes de jeunes malandrins dont ils dépeignent les exploits avec complaisance. Les journaux contribuent au premier chef à cette mythologie de ceux que l'on appelle désormais les apaches.

Ces bandes de jeunes voyous constituent pour les observateurs une véritable micro- et contre-société avec ses codes, ses rites, son argot, ses costumes. Dans ses mémoires, Casque d'Or décrit une multitude de parcours individuels. Elle y revient sur les étapes de la carrière déviante des jeunes issus des milieux populaires, la fugue, la misère ou même pour les plus endurcis le passage par la prison ou les bataillons d'Afrique, source de respect non négligeable pour celui qui aspire à s'imposer à la tête d'une bande. Quentin Deluermoz (voir sources) explique: "Nous sommes bien en présence de ces parcours chaotiques, faits de gagne-petit et de petites combines, de savoir-faire déclassés et réutilisés, qui dessinent (...) des marginaux de l'industrialisation, au moment où l'usine et ses rythmes s'affirment dans l'espace urbain. Amélie Elie (Casque d'Or) montre leur constitution en "milieu", avec l'intense territorialisation des espaces, qui change d'un morceau du boulevard de Belleville à un autre, la force des figures, le rôle fondamental des réputations et de l'honneur, le recours à la délinquance, petite ou grande, et enfin l'importance de la violence, parfois meurtrière, dans la résolution des tensions."

* Le Paris apache.
L'Apache est né sur le pavé de Paris. Il vit dans les quartiers périphériques de la capitale, dans la "zone" (des fortifications, "les fortifs") ou la proche banlieue. Ce Paris apache correspond aux quartiers excentrés, nouveaux lieux de relégation des ouvriers (Belleville, la Chapelle, la Villette au Nord et à l'est, Javel, Grenelle et la Glacière au sud). Les travaux de Haussmann contribuent à vider le coeur du vieux Paris médiéval de ses populations les plus pauvres. Pour autant, les débits de boisson et les lieux de fête y restent concentrés. Aussi, les Halles, Beaubourg, le "Sébasto", continuent d'attirer le soir venu les bandes d'apaches.
* Tenue d'apache.
Ces réseaux de camaraderies faiblement organisés, se retrouvent derrière un chef, aguerri et respecté. La plupart des membres des bandes n'y font que passer, tandis que le "noyau dur" du groupe ne compte que quelques individus.
Tous partagent néanmoins des valeurs communes: le refus du travail, un goût prononcé pour la fête et les bals, le vêtement. Dans un des volumes de Fantômas, une description de la tenue des apaches souligne le mélange de répulsion et de fascination pour cette "faune" exotique: "Les hommes étaient coiffés de casquettes avachies, leurs vestons avaient des coupes étranges, leurs chemises de flanelle étaient déboutonnées au col, et leur seule élégance résidait en leurs bottines d'un jaune criard, aux tiges axtravagantes, à la pointe des plus fines. Les femmes qui les accompagnaient étaient pires qu'eux. Il y avait là deux ou trois brunettes dont le col s'ornait d'un ruban rouge, dont les jupons dégrafés tombaient perpétuellement, dont la gorge, dépourvue de tout corset, avait des houles inquiétantes et vraiment révélatrices". (XXVIII, p 1055).

* l'argot.
Pour se faire comprendre facilement, sans éveiller les soupçons, les apaches apprennent à "jaspiner le jars », c'est-à-dire parler l’argot. Dans leurs bouches, les policiers se transforment en "roussin", "sergot", les couteaux en "eustache", "surin", "22", les femmes en "gerces"...
* le code d'honneur des apaches.
Au delà de ces habitudes langagières ou vestimentaires, les apaches partagent surtout une sorte de code d'honneur qu'évoque Edmond Locard, directeur du Laboratoire de police technique de Lyon, un des grands criminologues français du début du XXème siècle. Il dresse dans ses œuvres un portrait peu flatteur des apaches mais concède néanmoins "qu'il y a, chez ce peuple hors la loi, certains sentiments louables.
Le premier est une vigoureuse horreur de la délation. L'apache ne peut admettre qu'on le trahisse. C'est d'abord généralement qu'il a pas mal de choses à cacher. C'est ensuite que la plus grave occasion pour lui d'être pris est d'être vendu à la police par un camarade sans scrupules. [...]
Le deuxième beau sentiment de l'âme apache, c'est la fidélité conjugale. Ne croyez pas à une mauvaise plaisanterie: les hommes à casquette sont fidèles à leurs compagnes, au moins temporairement. [...]
Et si je ne craignais pas de paraître jouer avec le paradoxe, il me serait aisé de démontrer que l'honneur de l'apache est tout précisément du même ordre que celui du gentilhomme. Ne se manifeste-t-il pas de part et d'autre, en dernière analyse, par le duel? Manda et Leca s'estafiladant à coups de surin pour les beaux yeux de Casque-d'Or sont aussi nobles que Beaumanoir buvant son sang dans le champs clos des Trente. Car ces rencontres ont leurs règles, aussi sévères et aussi précisément observées que celles d'une rencontre entre gens du monde. Il y a des coups permis et des coups défendus, des témoins et même des dîners de réconciliation."
Avec le morceau "Chez les apaches" (le second sur le lecteur ci-dessous), Bruant décrit l'univers des bandes de jeunes, non sans verser à son tour dans les stéréotypes. Le célèbre chansonnier retrace le parcours d'un apache (Carlo). Ses camarades, réunis dans un bouge que l'on imagine sombre et enfumé, engagent une partie de carte arrosée. Une altercation éclate et un des joueurs en agresse un autre. Bruant, qui se range pourtant toujours du côté des laissés pour compte, verse à son tour dans le sensationnel en décrivant une faune interlope qui ne s'épanouit que dans des lieux glauques. Violents, alcoolisés et oisifs, la description qu'il livre ici des apaches ne se distingue guère de celle de la presse de l'époque. Le morceau vaut surtout pour la gouaille inimitable de Bruant et le recours à l'argot du Paris populaire.
Aristide Bruant: "chez les apaches"
"Chez les apaches. Scène réaliste par Aristide Bruant.
- Dominique Kalifa: "archéologie de l'apachisme".
- Dominique Kalifa: "Crime et culture au XIXème siècle", Perrin, 2005.
- UNEDAP "Aristide Bruant".
- "Chroniques du Paris apache (1902-1905)", Mercure de France, 2008. Une introduction éclairante de Quentin Deluermoz présente et replacent dans leur contexte deux récits quasi autobiographiques qui permettent "d'approcher au plus près de la voix d'une apache et d'un policier de la Belle Epoque." Amélie Elie alias Casque d'Or, jeune prostituée de 23 ans, revient dans ses mémoires sur la lutte tragique qui opposa deux bandes rivales, en janvier 1902. Leurs chefs, Manda de la Courtille et Leca de Charonne, se disputaient la jeune femme.
Le gardien de la paix Eugène Corsy rédige le second récit. Il y raconte la mort d'un de ses jeunes collègues, Joseph Besse, tué par un souteneur un soir de juillet 1905.
- Argoji. Dictionnaire d'argot français du XIXème siècle.
* Liens:
- Sur le blog Il y a un siècle (génial!): "Sauver les petits criminels".
- "Iconographie: les apaches de Paris".
jeudi 4 novembre 2010
Loca virosque cano (5) "Empire State of Mind", Jay-Z (feat.Alicia Keys) à New York (2009)


Le pont de Brooklyn [VS]
New York, un portrait
Faut-il présenter New York ...
New York c'est 1,5 millions de personnes à Manhattan, 8 millions dans toute la ville, 18,5 millions dans l'agglomération et 22 millions si on prend en compte l'aire métropolitaine qui s'étend sur plusieurs Etats. C'est la ville la plus peuplée des Etats-Unis devant Los Angeles et Chicago. Elle fut même la capitale pendant cinq ans de 1785 à 1790.
Justement, revenons un peu en arrière...
Peuplée par des Indiens Algonquins, le site fut repéré pour la première fois par Verazzano (un pont de la ville porte son nom) pour les Français et baptisé Nouvelle-Angoulême en 1524. Les Hollandais ou leurs alliés (Hudson, Minuit et Stuyvesant qui a donné son nom au quartier de Bedford-Stuyvesant ou Bed-Stuy à Brooklyn dont parle Jay-Z) sont maîtres des lieux au début du XVIIème siècle et fondent Nieuw Amsterdam en 1625. Voyez sur cette carte à quoi ressemblait Manhattan au début de ce siècle. Puis les Anglais prennent possession des lieux en 1664. Ainsi naît New York.

Le Sud de Manhattan depuis l'Empire State Building [VS]
La ville se développe, dépasse le million d'habitants dans les années 1850, les 5 millions dans les années 1910. Elle est alors la ville la plus peuplée du monde. Après avoir culminé à près de 8 millions dans les années 1950, elle entame un certain déclin, démographique comme économique et fiscal, avant de reprendre sa progression à partir des années 1980 et de dépasser les 8 millions. L'aire urbaine de New York est actuellement la troisième au monde par sa population (même si ce classement est difficile à établir). La ville est une des plus denses (plus de 10 000 h/km2, jusqu'à plus de 25 000 à Manhattan) et des plus diverses des Etats-Unis et du monde.
New York a de nombreux surnoms comme Big Apple, la "ville qui ne dort jamais" (deux références utilisées par Jay-Z), Gotham (en référence à Batman), ou "la ville debout".
New York compte 5 boroughs qui sont aussi des comtés. Manhattan (Comté de New York) compte 1,629,054 habitants, le Bronx 1,397,287, Brooklyn (Comté de Kings) 2,567,098, le Queens 2,306,712 et Staten Island (Comté de Richmond) est le moins peuplé avec 491,730 habitants.
New York, ville mondiale
Pour certaines fonctions spécifiques, New York bénéficie d'un rayonnement à l'échelle de la planète qui en font une ville globale ou mondiale. Depuis le XIXème siècle,

La diversité de sa population est le reflet de cette attraction. Porte d'entrée du pays, l'île d'Ellis Island, dans la baie (près de la Statue de la Liberté, offerte par la France en 1886, photo:VS), a accueilli plus de 12 millions d'immigrants entre 1892 et 1954. Au recensement de 2000, 35,9% de la population de NY était né à l'étranger contre 11,1 % pour l'ensemble du pays. Près de la moitié des New Yorkais (47.6%) parlent une langue autre que l'anglais à la maison contre 17,9% pour l'ensemble du pays. Depuis deux siècles, le monde entier se donne rendez-vous à New York, aussi bien les migrants peu qualifiés que les cerveaux des Sud et des Nord, en particulier les Asiatiques (Indiens, Coréens, Chinois) et les Européens.


La plupart des classements établis par des économistes ou des géographes (comme le projet GaWC ou le classement Mastercard) à partir des fonctions spécifiques des grandes métropoles placent New York en tête ou dans les tous premiers. Quelques éléments de ce rayonnement à l'échelle mondiale :
- Première place financière et boursière mondiale avec le NYSE et le NASDAQ regroupés à Wall Street.
- Siège des Nations Unies.
- Des institutions culturelles prestigieuses et des lieux dont le rayonnement culturel est mondial : le MoMA, Broadway pour le théâtre et les comédies musicales, Harlem et le Bronx pour la musique noire, du jazz [ci-contre l'Apollo Theater;VS] au Rap. NY est la capitale mondiale du marché de l'art.
- Des universités prestigieuses (Columbia)
Tous les ingrédients sont donc réunis pour que New York soit "the city that never sleeps".
New York, ville fragmentée
La ville reste néanmoins très fragmentée et très inégalitaire. Un Newyorkais sur cinq est pauvre alors que le prix des logements, gonflé par le statut de ville mondiale, est très élevé. Les 20% les plus riches gagnent ainsi l'équivalent de 50 fois les revenus des 20% les plus pauvres. La ville compte plusieurs dizaines de milliers de SDF. NY est également l'une des villes du pays (avec Chicago) où la séparation entre blancs et noirs est la plus marquée. 85% des noirs devraient déménager pour habiter dans un quartier mixte racialement (87% à Chicago. Il s'agit de l'indice de dissimilarité Noirs-Blancs).
Les ménages qui s'enrichissent, quel que soit leur groupe ethnique, ont tendance à s'installer plus loin en banlieue. Cela ne facilite pas le financement des politiques publiques d'aménagement et d'aide sociale. La ville était même au bord de la faillite pendant les années 1970. Et la rénovation a souvent tendance à entraîner le départ ou l'exclusion des plus pauvres de leur quartier. Cette gentrification touche de nombreux quartiers de Manhattan, en particulier Harlem. C'est le cas également à Tribeca, quartier du centre de Manhattan où vit maintenant Jay-Z. Dans le "Triangle Below Canal", les anciens bâtiments industriels sont devenus des lofts très prisés, entrainant une forte valorisation immobilière.
Les quartiers péricentraux comme le Bronx où est né le rap, une partie du Queens et de Brooklyn restent des ghettos dans lesquels sont concentrés les plus pauvres et les minorités (Afro-Américains et Hispaniques). C'est le cas des Marcy Projects, ces HLM où a grandi Jay-Z, comme de Bed-Stuy, la cité de Notorious B.I.G.
Jay-Z : du petit dealer de Marcy au nouveau Sinatra
Qui est Jay-Z ? C'est à la fois un homme d'affaires avisé, un fondateur et dirigeant de label et l'un des rappeurs vendant le plus de disques depuis plus d'une décennie.


"Yellow cab, gypsy cab, dollar cab, holla back" [VS]
Après la séparation du groupe, Jay-Z se lance en solo et décide de créer son propre label Roc-A-Fella avec des amis, Damon Dash et Kareem "Biggs" Burke. Après quelques singles comme "In My Lifetime", le premier album sort en 1996 : Reasonable Doubt qui devient d'emblée un classique. Son flow précis, sa voix très nasale et ses paroles recherchées en font rapidement un maître parmi les MC, à l'instar de B.I.G. Les années qui suivent voient défiler autant d'albums et de succès. Après My Lifetime, Vol. 1 (1997) et Vol. 2 Hard Knock Life (1998), c'est Vol. 3 Life and Times of S. Carter en 1999. En 2000, il livre Dynasty Roc-A-Fella Familia. Puis en septembre 2001, c'est The Blueprint dans lequel il entame, par le titre "Takeover" sa querelle, son "diss" avec Nas, une autre figure de NY (Prodigy de Mobb Deep et Jayo Felony en prennent également pour leur grade). Les albums continuent à s'enchainer jusqu'en 2003 où le Black Album semble marquer une pause dans sa carrière. Il a atteint en effet une sorte de maturité et d'autorité sur le rap game new-yorkais qui en fait un des personnages les plus importants et les plus influents du rap east coast.
On le voit alors beaucoup dans la rubrique des affaires (il possède une part du capital des New Jersey Nets qu'il voudrait réimplanter à Brooklyn) ou celle des peoples puisqu'il est le compagnon de la chanteuse de R 'n B Beyoncé. A cette époque, il devient le dirigeant du prestigieux label Def Jam fondé par Russel Simmons dans les années 1980 (affilié depuis à Universal). Il a depuis pris un peu de recul dans ce domaine est est revenu au rap avec succès en enregistrant son 11ème album, The Blueprint 3 dont fait partie "Empire State of Mind". Comme c'est le cas depuis 2001, il y travaille principalement avec le producteur devenu rappeur Kanye West, mais également avec d'autres producteurs comme No I.D. ou The Neptunes.
Alicia Keys, qui accompagne Jay-Z sur cette chanson, est également de New York. Elle est née à Harlem en 1981. Elle chante, compose et joue du piano dans des styles différents, avec une forte influence soul et R'N B. Son premier album Songs in A Minor est sorti en 2001 et a connu un succès retentissant. Elle a depuis enregistré trois autres albums. Personnellement, j'aime beaucoup son titre "Superwoman" qui figure dans As I Am (2007)
Mais trêve de paroles, place à la musique ! Voici le clip, également très réussi, on y voit beaucoup Times Square et d'autres lieux évoqués par Jay-Z. Je vous propose ensuite les paroles avec une traduction et des précisions sur certains lieux.
I'm the new Sinatra, and... since I made it here Je suis le nouveau Sinatra, et ...depuis que j'ai réussi ici
I can make it anywhere, yea, they love me everywhere Je peux le faire partout ailleurs, ouais, ils m'aiment partout
I used to cop in Harlem, Hola my Dominicanos J'avais l'habitude d'acheter de la drogue à Harlem, Salut tous mes Dominicains
right there up on Broadway, pull me back to that McDonald's Là haut sur Broadway [ probablement pas le Broadway de Manhattan mais au coeur de Washington Heights, quartier qui compte de nombreux Dominicains], me ramener à ce McDonald's [Il doit s'agir d'un McDonald's "à volonté"]
Took it to my stashbox, 560 State St. La rapporter dans ma cachette, 560 State Street [à Brooklyn]
catch me in the kitchen like a Simmons with them Pastry's Repère-moi en train de préparer du crack comme les Simmons avec leur Pastry [Référence à la marque de chaussures des filles de Run du groupe Run-DMC]
Cruisin' down 8th St., off white Lexus Descendre la 8ème rue [Manhattan-East Village] depuis une Lexus blanche
drivin' so slow, but BK is from Texas Rouler si doucement, mais BK est du Texas [Beaucoup de références ici : Beyonce Knowles (BK) est sa compagne. Elle vient du Texas et le fait d'aller doucement est une référence au rap "crunk & screwed" de Houston qui est ralenti au point qu'une personne en plein trip codéiné puisse le suivre]
Me, I'm out that Bed-Stuy, home of that boy Biggie Moi, je sors de Bed-Stuy, cité d'origine de ce gars Biggie [Comme le fameux et défunt Notorious B.I.G. (Biggie) avec qui il a d'ailleurs débuté, il vient de la cité de Bedford-Stuyvesant à Brooklyn]
now I live on Billboard and I brought my boys with me Maintenant je vis sur le Billboard et j'ai amené mes potes avec moi [Il caracole dans les classements, les billboards, ainsi que ses protégés puisqu'il a dirigé le label Roc-a-Fella/Def Jam]
Say what's up to Ty-Ty, still sippin' mai tais Discute avec Ty Ty tout en sirotant des mai tais [Son meilleur ami, mai tai est un cocktail]
sittin' courtside, Knicks & Nets give me high five M'asseoit au bord du terrain, les NY Knicks et les NJ Nets me tapant dans la main [Les deux équipes de basket de NY, Jay-Z est co-propriétaire des Nets]
Nigga I be Spike'd out, I could trip a referee Négro je suis accoutré comme Spike, je pourrais perdre mon calme après l'arbitre
Tell by my attitude that I'm most definitely from.... Révélant par mon attitude que je suis sans aucun doute de....
[Chorus: Alicia Keys]
New York, concrete jungle where dreams are made of New York, une jungle en béton où l'on fabrique les rêves
There's nothin' you can't do Il n'y a rien que tu ne puisses faire
Now you're in New York Maintenant que tu es à New York
These streets will make you feel brand new Ces rues vont te faire te sentir tout neuf
Big lights will inspire you Les grandes lumières vont t'inspirer [allusion aux lumières de Times Square la nuit]
Let's hear it for New York, New York, Écoutons cela pour New York
New York
[Verse 2: Jay-Z]
Catch me at the X with OG at a Yankee game Repère-moi dans le Bronx [the X] avec OG [Pas Original Gangster mais son ami Juan “OG” Perez] à un match des Yankees [leur stade se trouve dans le sud du Bronx]
Shit, I made the Yankee hat more famous than a Yankee can Merde, j'ai rendu la casquette des Yankees plus célèbre que [une fesse de Yankee ? Là j'ai un doute...]
You should know I bleed blue, but I ain't a Crip though Tu devrais savoir que je saigne bleu, et pourtant je ne suis pas un Crip [Allusion à la couleur du gang des Crips à Los Angeles et à son surnom de "King of NY" qui lui fait dire qu'il a "le sang bleu" c'est-à-dire aristocratique. Le bleu est aussi la couleur des Yankees]
but I got a gang of niggas walkin' with my clique though Mais j'ai une bande de négros qui marche avec ma clique
Welcome to the melting pot, corners where we sellin' rock Bienvenue dans le creuset, des coins où l'on vend de la Coke [Le Melting pot ou creuset est un symbole habituel de l'intégration à l'américaine, c'est aussi un récipient pour faire fondre des ingrédients qui se mélangent comme pour de la Coke]
Afrika Bambataa shit, home of the hip-hop La musique d'Afrika Bambaataa, la maison du hip-hop [Allusion et jeu de mot avec le tube de Bambaataa "Planet Rock" qui renvoie au "rock" de la phrase précédente. Pour ce tube, Bam a également mélangé beaucoup de sons différents...]
Yellow cab, gypsy cab, dollar cab, holla back Taxis jaunes, taxis illégaux, A plus
for foreigners it ain't for, they act like they forgot how to act Ce n'est pas pour des étrangers, ils agissent comme s'ils ne savaient plus comment faire [Allusion aux pratiques des chauffeurs qui font payer plus cher aux étrangers]
8 million stories, out there in it naked City, it's a pity, half of y'all won't make it Il y a 8 millions d'histoires dans la Cité nue, quel dommage que la moitié n'ait pas lieu [allusion à la phrase prononcée par le narrateur dans un film noir des années 1940 Naked City]
Me, I got a plug, Special Ed "I Got It Made" J'ai un fournisseur, Special Ed
If Jeezy's payin' LeBron, I'm payin' Dwyane Wade Si Jeezy "paie" LeBron, Je "paie" Dwyane Wade [Peut être une allusion au pdésrix de la cocaïne correspondant aux numéros des joueurs mentionnés, le 23 pour LeBron James et le 3 pour Dwyan Wade. Les deux joueurs sont maintenant réunis et jouent pour les Miami Heat]
Three dice cee-lo, three Card Marley [références à des jeux de dés et de carte et à Marley Marl, l'un des pionniers du rap à Brooklyn. Un beef fameux l'a opposé à BDP dans les années 1980]
Labor Day Parade, rest in peace Bob Marley Défilé de la fête du travail [Début septembre aux Etats-Unis, l'occasion d'un carnaval caribéen à Crown Heights, Brooklyn], Bob Marley, repose en paix
Statue of Liberty, long live the World Trade statue de la Liberté, longue vie au World Trade Center

[Chorus:]
[Verse 3: Jay-Z]
Lights is blinding, girls need blinders La lumière est aveuglante, les filles ont besoin de lunettes noires géantes (ou d'oeillères)
so they can step out of bounds quick, the sidelines is Pour qu'elles puissent se dépêtrer des liens rapidement, la ligne de touche est
lined with casualties, who sip to life casually jonchée de pertes qui sirotent la vie avec désinvolture
then gradually become worse, don't bite the apple Eve puis empirent progressivement, ne mords pas la pomme Eve [La pomme est considérée à tort comme le fruit défendu offert à Eve par le tentateur dans la Genèse. C'est aussi un des surnoms de ... NY, the Big Apple]
Caught up in the in-crowd, now you're in style Attrapé par les initiés, maintenant tu es in style [Sans doute état après fumette]
And in the winter gets cold, in Vogue with your skin out Et pendant l'hiver [And in the winter s'entend comme Anna Wintour rédactrice-en-chef de Vogue] attrape froid, dans Vogue avec ta peau retournée
City of sin, it's a pity on a whim Ville du péché, quel dommage pour un caprice
Good girls gone bad, the city's filled with them De bonnes filles qui ont mal tourné, la ville en est remplie [référence ?]
Mami took a bus trip, now she got her bust out Maman a pris le bus, maintenant elle n'a plus d'argent et se prostitue [bust out, à la fois fauchée et sortie (à propos de sa poitrine) ]
Everybody ride her, just like a bus route Tout le monde la monte, comme un autobus
Hail Mary to the city, you're a virgin Loue Marie, tu es vierge
And Jesus can't save you, life starts when the church end Et Jésus ne peut te sauver, si ta vie commence quand tu sors de l'église
Came here for school, graduated to the high life Je suis venu ici pour l'école, j'ai eu mon diplôme pour la grande vie
Ball players, rap stars, addicted to the limelight Lanceurs de Base Ball, stars du rap, accros aux spotlights
MDMA got you feelin' like a champion L'ecstasy te fait te sentir comme un champion
The city never sleeps, better slip you an Ambien La ville ne dort jamais, tu ferais mieux de prendre un somnifère
[Chorus:]
[Bridge: Alicia Keys]
One hand in the air for the big city Une main en l'air pour la grande ville
Street lights, big dreams, all lookin' pretty Les lumières de la ville, de grands rêves, tous magnifiques
No place in the world that could compare Aucun lieu au monde qui souffre la comparaison
Put your lighters in the air Mettez vos briquets en l'air
Everybody say "yeah, yeah, yeah, yeah" Tout le monde dit "ouais"
[Chorus:]
- Photographies de New York grâcieusement mises à disposition par Sara et Véronique. Un grand merci à toutes les deux !
- Renaud Le Goix, Atlas de New York, Autrement, 2009
- Yvonne Bynoe, Encyclopedia of Rap and Hip Hop Culture, Greenwood Press, Westport, 2006
- En 1982, l'un des premiers raps conscients s'appelle "The Message" par GrandmasterFlash & The Furious Five et décrit le Bronx des annnées Reagan. Lire l'article que j'ai consacré à la chanson sur l'histgeobox.
- Un autre exemple, celui de Long Island dans la banlieue Est de New York, d'où est originaire le groupe mythique Public Enemy, je vous propose d'en apprendre plus sur le fonctionnement de cette ségrégation en découvrant les origines du groupe.
- L'analyse d'un titre que Jay-Z a enregistré avec Kanye West : "Diamonds From Sierra Leone".
- La carte du Rap et du Hip-Hop dans le monde
- Notre dossier sur l'histoire et la géographie du Rap et du Hip-Hop
- Un projet très intéressant recense tous les lieux de la métropole évoqués dans des chansons, c'est le New York Music Project du Hufftington Post, une vraie mine d'or !
- Jay-Z et Alicia Keys interprètent leur titre lors de la finale de Baseball 2009 (les World Series) remportée par les Yankees. Alicia Keys a enrtegistré une deuxième partie également appelée "Empire State of Mind".
8 million [more] stories, out there in it naked City, it's a pity, half of y'all won't make it....